Après une pratique autodidacte de méditation et de pleine conscience d’environ 4 ans (notamment en suivant les vidéos « Les antisèches du bonheur » de Jonathan Lehmman) ainsi qu’un parcours MBCT chez une psychologue agréée par l’association Cogito’z créée par Jeanne Siaud-Facchin spécialisée dans le HPI, j’ai décidé d’expérimenter le voie orientale de la méditation : je suis partie dans les Alpes de Haute Provence à la rencontre du silence.
Plongée en moi-même.
Le cadre : Domaine de La Chapelle vers Sigonce-Forcalquier, endroit isolé, loin de l’agitation, du bruit, du monde urbain
Au programme : méditation Vipassana et enseignements – silence – marche – yoga organisé par l’association Vimalkirti avec les enseignants Patricia et Charles Genoud
L’assise : posture et respiration
Prise de marques - quelle est la meilleure posture pour l’immobilité physique, le silence intérieur ? Jusqu’alors je pratiquais chez moi le plus souvent en position allongée car plus facile (malgré les contre-indications) ou assise en tailleur sur un coussin de méditation en demi-lune ou encore assise sur une chaise en cabinet comme l’école de la méditation le préconise (tout au moins au début). Ici, le temps de méditation devenant plus long (jusqu’à 45 minutes plusieurs fois par jour) ce sera à califourchon sur mon coussin en demi-lune.
Bien s’ancrer dans le sol (comme pour la marche) : tout le poids doit être dans les pieds, ou le bas du corps. Il faut relâcher tout le reste. Je me rends compte que mon corps utilise beaucoup d’énergie et se crispe, se bloque au niveau du haut du dos et des épaules, comme si au quotidien je m’efforçais de tenir en lévitation (les douleurs s’accumulant ainsi dans le haut du corps ; il ne veut/sait pas se relâcher ; il a oublié sa propre pesanteur et son propre confort).
Pendant la méditation et la marche, j’ai ressenti une gêne au niveau des hanches. Petit à petit, il faut que j’expérimente la loi de la pesanteur sur mon propre corps pour gagner en stabilité et pour libérer les résistances, notamment au niveau du dos. Il s’agit là du même enseignement que pour les arts martiaux avec notamment l’apprentissage de la chute qui est naturelle lorsque nous sommes jeunes puis qui disparaît en grandissant, certainement par peur de se faire mal.
Points d’ancrage : respiration dans l’abdomen, la poitrine ou le nez, tout le corps, ou les bruits.
Apprentissage de la respiration : le corps se gonfle vers l’extérieur lors de l’inspiration et est ramené vers l’intérieur lors de l’expiration (ce n’était pas clair pour moi car ni évident ni naturel, j’avais perdu cette notion de base si facile pour les bébés). C’est une forme de rééducation respiratoire que je vis alors. Le même constat sera fait et l’expérience vécue lors de l’exercice de la fleur pendant les exercices de yoga.
Pendant la méditation assise, nous faisons l’expérience du corps, du tangible. Je constate des maux de dos, prends conscience de ma déglutition, ai envie de me gratter.
Peuvent naître l’impatience (en lien avec mon habitude à anticiper), la somnolence.
À mi-retraite, après des maux de dos, des picotements, des maux de tête, la posture assise est de plus en plus facile à tenir, l’attention à avoir et j’ai comme l’impression de « planer » (peut-être en raison d’une hyperventilation lors des exercices de yoga).
Qu’est-ce que méditer ?
Méditer ce n’est pas chercher le calme à l’extérieur ou les moments positifs (en éliminant le négatif), c’est faire l’expérience de tous les moments. Il ne s’agit pas de vouloir changer l’extérieur.
Il existe 2 niveaux de conscience :
- l’attention, la capacité à se concentrer sur un sujet, un objet.
- la pleine conscience en présence : s’observer en train de vivre l’expérience.
C. Jung a dit que la conscience du monde n’est qu’à ses débuts, ses prémices.
L’attention est utilisée pour la connaissance du monde : de soi vers l’extérieur (volonté de faire – question de l’utilité).
La présence ou pleine conscience a pour but d’être, de vivre l’expérience.
La méditation c’est aller à la connaissance de soi.
Il ne s’agit pas de vouloir changer ou de modifier les choses, ni même de les améliorer ou de vouloir passer d’une expérience à une autre.
Il n’y a pas de fin en soi, pas d’objectif à atteindre. C’est un processus qui nous invite à la découverte de nous-même.
La pleine conscience c’est trouver sa liberté à l’intérieur de soi sans agir sur ce qui se passe à l’extérieur.
Quand on voit un chat, le chat n’existe que parce que nous en sommes l’observateur. Il ne faut pas avoir « l’intention de » mais laisser les choses venir d’elles-mêmes : intention de regarder (soif de découvertes, d’expériences) ≠ se laisser surprendre par (intérêt ≠ curiosité).
Quand on observe, il s’agit de regarder loin à l’horizon (pas un point particulier mais embrasser toute la ligne d’une seule fois). Même enseignement dans les arts martiaux (regard périphérique).
La pleine conscience c’est être dans le présent.
Faire l’expérience c’est se demander : « c’est comment ? » Puis observer avec curiosité, sans jugement. (Pratique similaire dans le parcours MBCT).
La méditation est un processus, comme un mouvement avec plusieurs courants, bons ou moins bons (en MBCT, on apprend à identifier ce qui agréable, désagréable ou neutre).
C’est la vie avec toutes ses conditions.
Croire que ce sera un jour parfait, c’est se créer des problèmes inutiles.
La méditation c’est être plus libre, plus spacieux, plus disponible au contact de ce qui émerge, ce qui est.
La souffrance provient du conditionnement, et c’est dans ce conditionnement qu’on peut y voir plus clair.
Consentir – se disposer – accueillir – accepter – aller à la rencontre de nous-même, de la nature, de son voisin ; c’est être au contact de la vie.
Quand ça coince que se passe—il ? Il n’y a pas besoin de trouver des combines, ou de complexifier la situation. Progressivement, on comprend que l’on peut faire des choix avec la vie telle qu’elle se présente : élévation d’un potentiel. Les expériences sont ce qu’elles sont.
Trois types de résistance :
- Vouloir conserver, s’attacher à ce qui est plaisant (l’agréable)
- Se débarrasser, l’aversion de ce qui est déplaisant (le désagréable)
- La confusion, on brode une histoire à propos de l’expérience, on élabore (je ne sais pas donc je me raconte une histoire)
Il n’y a pas tant à faire pour changer, il n’y a qu’à éclairer.
Sans s’en rendre compte, on nourrit ces expériences.
Registre des possibles.
5 sens + émotions + pensées
3 dimensions ou types de ressentis, tonalités, saveurs de l’expérience : agréable, désagréable, neutre (je ne sais pas, ce n’est pas intense).
L’attention présente nous permet de voir plus clair.
On a tendance à réagir avant de prendre contact avec l’expérience.
Ne pas s’agripper mais s’ouvrir. Si on laisse de l’amplitude, ce n’est pas figé. Ça bouge, ça se transforme, c’est vivant.
C’est la réceptivité qui vient à la place de la réactivité.
Il faut rencontrer ces résistances car elles sont automatiques. La méditation permet de briser cette chaîne de résistances vécues d’instant en instant.
Sortir des automatismes.
En étant présent, conscient, on reconnaît : « ah bah oui c’est ça qui se passe ».
Comparaison avec la météo : elle change tout le temps.
Nous non plus nous n’avons pas à être au top.
C’est une qualité de rencontre, d’instant en instant.
Qu’est-ce qui se passe ? Victor Frankl : entre le stimulus et la réponse, il y a un espace. C’est dans cet espace que se trouve notre liberté afin de choisir la réponse.
On n’est pas moins exigeant ensuite mais on a le sentiment d’avoir plus d’espace, on est moins enfermé ; on gagne en amplitude, en largesse.
La conscience
1 : c’est reconnaître
2 : c’est accepter - c’est comme ça et c’est ok (même chose en MBCT)
On peut alors cultiver le laisser-être. On est dans la créativité et l’énergie.
À la différence du laisser-faire qui est de la résignation et du lâcher-prise : c’est le fruit qui tombe de l’arbre quand c’est mûr.
C’est un apprentissage qui demande du temps et de la pratique.
Nourriture par la lecture et par la réflexion et la présence intuitive ; c’est ce que l’on développe en méditant.
On est beaucoup porté sur le fait d’avoir des expériences et des bonnes
Utilisons notre curiosité pour aller à la rencontre de nos pensées : ce sont les histoires que l’on se raconte (prolifération mentale).
Remplacer la question du « Pourquoi » par le « Comment ».
On vit quelque chose et on commente, analyse ce qu’on a appris.
Au contact du sensible, on ajoute quelque chose.
Les pensées
C’est naturel : comme le corps respire, l’esprit pense. (C’est une phrase qui m’a beaucoup déculpabilisée car en bonne HPI, on m’avait tant répété « tu penses trop, arrête de réfléchir » et comme je n’y arrivais pas je culpabilisais !).
Quel monde voulons-nous créer ?
Monde des idées – qu’est-ce qui émerge ?
Le caillou a un poids. La pensée du caillou n’en a pas.
J’ai soif. La pensée du verre d’eau n’étanche pas ma soif.
Il y a besoin de voir les pensées. C’est le voile de la confusion qui se lève.
Percevoir une pensée comme une pensée.
Ce monde des pensées est très créatif mais peut créer de la confusion.
La pensée est aussi transitoire.
Si elle a du poids c’est parce qu’on s’y agrippe ou alors on n’en veut surtout pas.
Présence aux sons : audition.
Présence aux idées : conscience.
Méditer c’est reconnaître les pensées lorsqu’elles émergent.
Pourquoi voudrait-on arrêter ces pensées ?
Les pensées sont naturelles et ce sont des manifestations temporaires à même titre que les sons et les émotions.
Dimension du contenu, de la substance de ces pensées.
Deux attitudes habituelles
- Être noyé dans le flot de ses pensées
- Les mettre à distance, les bloquer
La 3e consiste à les reconnaître.
Pensées discursives, obsédantes : liées à une émotion : aller voir ce qu’il y a dans cette émotion.
On peut choisir de réfléchir : c’est ok, je m’autorise à réfléchir.
Liens entre le sensible (le physique), l’émotionnel et le cognitif.
C’est l’extraordinaire dans l’ordinaire.
C’est la simplicité primordiale.
L’éveil c’est la simplicité naturelle de la conscience.
Rien ne sert donc de bloquer ou de craindre les pensées ; c’est ok.
Esprit zen, esprit neuf.
Le secret et ce que vous verrez c’est qu’elles cessent d’elles-mêmes.
C’est nous qui leur donnons tout leur poids.
Domaine riche et complexe.
Etiquetage mental.
Pourquoi et comment méditer ?
Nous méditons pour ne pas saisir.
Nous méditons sur tout ce qui surgit.
Il s’agit de sensibilité, de réceptivité.
Il n’y a pas à provoquer ces expériences.
Les émotions
Il ne s’agit pas de chercher un lieu où l’on est sûr de ne pas ressentir d’émotions et d’expériences désagréables mais de trouver la liberté dans n’importe quelle émotion ou expérience.
Les émotions sont des états mentaux qui perturbent l’esprit.
Comme les pensées, les émotions sont naturelles.
Acquiescement à la vie.
Nietzsche apprécie la richesse de sa vie même dans ce qu’elle représente de difficultés car ces dernières lui ont permis d’approfondir le sens de sa vie.
Les émotions quand elles surgissent sont elles aussi l’opportunité d’approfondir ce chemin spirituel et de nous libérer.
Les émotions sont liées à une réaction corporelle, sensorielle et tourmentent l’esprit.
Comme l’inquiétude, la colère, la haine : vision particulière du monde, distorsion, confusion.
La dépression voit un monde dans lequel il n’y a rien à attendre : ce n’est pas une vision objective.
Colère, irritation : monde où tout va de travers.
Etats d’âme à aborder de façon simple et habituelle.
1. Par la raison
Changement de point de vue, prise de conscience d’une exagération – vision négative changée par le raisonnement – le partial devient impartial = bon sens
2. Par un antidote
Attitude inverse et positive qui atténue la réalité négative – développer des qualités de patience et de tolérance – s’il n’y a rien à faire pourquoi s’en faire ? Bienveillance, compassion ≠ malveillance, mépris – aborder le monde avec des sentiments positifs.
Ces deux attitudes gèrent les émotions mais ne les rencontrent pas, ne les touchent pas. On les apaise sans avoir vraiment compris ce qu’elles sont. On gère la situation mais on ne la vit pas vraiment.
Certaines personnes s’enferment leur vie entière dans ces émotions.
Freud : vision du monde basée sur le plaisir (ce qui surgit c’est ce qui n’a pas été intégré).
L’organisme fait surgir ces émotions pour être digérées.
Elles sont difficiles à intégrées car elles sont désagréables : tendance première à vouloir les repousser, les éliminer.
Comme pour les pensées, lorsqu’elles sont traitées comme des choses (chosification), on ne peut pas les intégrer.
Mille manières qu’a la conscience d’être.
Les émotions appartiennent à la conscience mais on s’en coupe.
La 3e attitude est par l’intégration (Vipassana).
La méditation c’est l’exploration qui permet d’intégrer les émotions.
« Sapi tanata sutra » : enseignement du Bouddha.
On ne peut pas régler un compte à l’émotion.
Qu’est-ce qu’une émotion ?
Il s’agit d’une manière particulière d’être au monde, une vision du monde différente.
La somnolence n’est pas une émotion contrairement à la tristesse car on pense à ce moment-là que le monde est tel qu’on croit qu’il est.
Sous cet état d’âme, s’interroger sur ce que l’on croit sur le monde.
C’est une vision qui n’est pas juste comme le fait de voir le danger partout (inquiétude).
« Je n’y arriverai jamais » : quand on croit que c’est une réalité, on s’enferme dedans.
Est-ce une croyance ou une réalité objective ?
Il y a des éléments qui justifient l’émotion mais elle reste une croyance.
Concernant le passé, c’est le corps de souffrance qui parle et qui reste une croyance.
Les émotions s’inscrivent et se manifestent dans le corps.
C’est une manière d’être.
Qu’est-ce qu’une présence inquiète ? en colère ?
On se rend compte que ce n’est pas un problème car en la réintégrant j’ai l’impression d’être plus vaste.
Processus : on reconnaît, on nomme puis on l’intègre (je m’y ouvre et j’en fais l’expérience).
Il n’y a pas de raison que l’esprit soit agité ; si on va voir, il y a certainement autre chose, peut-être une émotion qu’on n’a pas encore touchée.
Manière d’intégrer tous les aspects de la vie.
Selon moi, parfois on n’intègre pas le positif car on se le refuse inconsciemment.
Tous les centres de retraite sont pleins, c’est donc positif car il y a une quête de sens : être présent, disponible, laisser-être par rapport à certains attachements. On a beaucoup d’idées par rapport à nous-même et au monde.
Attente, expectative puis déroulement du processus en évolution.
Par moment, il faut avoir une perspective.
On est trop souvent fixé sur les objectifs, l’attention se fige alors sur ces objectifs.
Quand on se pose des questions, il faut les entendre, ne pas y répondre. Rester dans le questionnement.
Dans la méditation, c’est la loi du milieu entre l’être et l’agir.
Avec le temps et la pratique, la présence nous éclaire.
Le désir de changement est un type de désir parmi d’autres.
La dimension du contrôle perd sa force puisque le sentiment d’ouverture va permettre de suivre le processus en accord avec les expériences qui se présentent.
On apprend à accepter les expériences avec plus de simplicité.
Cette présence intuitive nous permet d’avoir plus de confiance.
De la non-acceptation à plus d’acceptation.
On devient plus léger, plus joyeux, plus mobile, plus calme avec l’envie de persévérer.
Goût et saveur du processus.
Même si la petite voix continue à évaluer.
C’est toujours au contact du présent, dans cette réalité-ci.
1. Reconnaître – être conscient
2. Ouvrir- élargir- prendre en compte- intuitif ≠ conceptuel
3. Demeurer intéressé – rester au contact par la curiosité
Le changement émerge en accord avec notre nature et non en fonction de ce que l’on veut.
On peut aspirer à, souhaiter mais dans l’ouverture ≠ ego, ambition, « moi je »
La respiration respire – est-ce que je contrains la respiration ?
Donner cette confiance dans la présence.
La présence sera notre meilleur guide.
Accompagnement – engagement – (comme le jardinier qui prend soin de son jardin : il protège du froid, il arrose et il ne tire pas sur les pétales pour qu’elles croissent).
Laisser le processus de manière naturelle.
Entre l’être et l’agir, il faut reconsidérer le temps nécessaire au changement : on peut s’inspirer de la nature pour cela.
Quelque part on veut dépasser le rythme de la nature dans l’agitation, la précipitation.
La nature est de bon conseil.
Enormément de choses se manifestent déjà, il n’y a pas besoin de vouloir faire émerger.
Observer comment on interfère en voulant une expérience qui n’est pas là.
Le vécu est donc souvent du découragement alors que tout va très bien.
On a un rôle à jouer : l’accompagnement, la patience, la bienveillance, l’énergie, la curiosité, l’engagement, la bonne volonté d’aller à la rencontre de ce qui pourrait être difficile.
C’est comme cela que l’on va se sentir complet (sinon nous nous sentons fractionnés).
Loi universelle : tout émerge et tout disparaît (A. Jollien)
On intervient parfois sans cesse pour éviter certaines choses.
On peut plutôt élargir notre compréhension.
Le darma c’est être en accord avec la nature, la loi de la vie : être en phase avec ses conditions.
Dynamisme de vie entre l’être et l’agir.
Se sentir incarné favorise la qualité de cette présence, on reste dans son axe sans figement.
Le Bouddha utilise la métaphore de la rivière : processus de chemin. Entrer dans ce courant d’eau pour demeurer au contact de ce qui émerge avec la clarté et la confiance. Effort juste – juste milieu ≠ contre-courant (épuisement) = laisser-aller, accueil. Dans l’eau il y a une force qui nous demande de rester alerte. « J’ai traversé le courant sans avoir forcé, sans avoir abandonné ». Quand on force, on est emporté (on se perd). Quand on lâche tout, on sombre. Avec discernement, on y voit clair. Avec patience. Donner du temps au temps.
Sutras = enseignements du Bouddha
Prendre soin en continu de son être, entre l’être et l’agir, en lien avec la relation.
Cette insatisfaction chronique interroge : qu’est-ce qui peut bien manquer ? pourquoi se donner un objectif ? un idéal ?
« Pour moi, l’essentiel c’est notre vie intérieure ». (A.Jollien)
Notre société a découvert les limites du trop-plein.
C’est courageux de méditer car on quitte le monde des habitudes et on vient se rencontrer.
On s’apporte à soi et par extension on apporte aux autres.
On est dans un temps qui propose d’aller un peu plus à la rencontre.
Reconnaître, accueillir, investiguer, être dans la non-saisie (ce n’est pas linéaire).
Avoir conscience dans la présence et dans le processus lui-même.
Recontacter cette dimension intuitive : excellente nourriture.
Qualité d’attention inhérente à la disposition d’aimer : amabilité, bienveillance
Continuer à avancer avec respect.
Être présent et y voir plus clair : avoir cet espace de liberté de façon à vivre la chose sans réagir (très important dans son rapport à soi et aux autres).
Il n’y a pas de formule magique : cela se passe d’instant en instant.
Trouver dans chaque expérience la présence.
Plutôt que de revenir à la présence par la respiration : pas besoin de changer quelque chose.
Lieu de curiosité à explorer.
Le Vipassana est un chemin spirituel.
Le MBSR touche un public plus large et répond à des demandes spécifiques comme la gestion du stress avec des techniques différentes entre attention et présence.
La psychologie positive (culture du bonheur factice, « se programmer au bonheur ») empêche d’aller reconnaitre l’authenticité et la liberté d’être mal.
Ce que j’ai découvert, appris
- Le silence n’existe pas à l’extérieur. Je suis surprise par tous les bruits environnants (même en pleine nature, au milieu de nulle part). Le silence ce n’est pas seulement se taire (absence de paroles)…
Le silence ne peut être fait qu’à l’intérieur de soi.
- Pour moi, il faut que tout aille vite (point commun avec mon 2e fils) : grande anticipation dans l’avenir ≠ d’autres sont eux beaucoup plus attachés au passé, chaque expérience présente les renvoie au passé, à un souvenir.
Mes pensées elles-aussi sont dans l’anticipation ; elles ne sont plus trop dans le passé à ressasser, car j’ai déjà fait ce travail de laisser derrière ce qui doit l’être (l’avant, le hier…).
Je prends conscience que j’agis beaucoup par anticipation et que j’aimerais beaucoup que les autres soient comme moi ; cela crée de la frustration, de l’agacement lorsque les autres n’anticipent pas. L’incompréhension est alors réciproque si j’entre en relation.
- Je n’aime pas ne pas comprendre et ne pas être comprise.
- Mes épaules accompagnent beaucoup de mes mouvements et ont du mal à être relâchées. Pourtant la terre nous porte (c’est la terre-mère, la mère porteuse). Il n’y a qu’à la laisser porter tout notre poids, tout relâcher. Pour cela il faut être en confiance, s’abandonner et vouloir déposer, remettre nos poids… je comprends que j’ai du mal à lâcher-prise ; je suis au prise avec mes vieilles habitudes, mes anciens schémas ; je m’y cramponne…
- Le manque d’appréhension de mes pieds sur la terre est visible par mes orteils qui remontent (c’est drôle car mon amie podologue m’a donné des exercices consistant à attraper des objets avec mes orteils de façon à mieux saisir le sol…).
- Méditer c’est « fatiguant » et cela demande de l’énergie (je pensais passer une semaine à trouver le repos et en fait c’est un vrai travail… ; contrairement à ce que l’on pourrait croire on ne fait pas rien !). Un signe : j’ai faim ! Alors que j’ai l’impression de n’avoir aucune dépense énergétique.
J’ai remarqué qu’avant de manger j’ai froid et après je suis réchauffée. Autre réaction un peu contradictoire, se nourrir me fait recouvrer de l’énergie mais fait baisser ma vigilance.
- La méditation est peut-être d’autant plus difficile mais aussi utile pour les HPI qui ont un raisonnement, un fonctionnement en arborescence (par associations d’idées).
- J’ai remarqué aussi que quand je marche je regarde par terre, ce qui explique certainement une tension des cervicales et donc des douleurs comme des céphalées.
- Je n’aime pas les gens condescendants ni trop perchés, ceux qui ne respectent pas le cadre (faire le silence, ne pas mettre de parfum ou d’huile essentielle) ni ceux qui agissent comme des moutons.
- Ma position dans le groupe et l’espace sont aisées dans l’action mais pas dans l’être, la conscience d’appartenance, il y a comme une forme d’hésitation, de résistance. Comme si ma liberté était en jeu.
- Si je focalise sur ma déglutition ou ma hanche qui claque pendant la méditation, cela fait que ça arrive ou persiste, en revanche, si j’accueille cela, cela disparaît, passe.
- Je peux me faire confiance car finalement il y a beaucoup de choses assez simples/faciles à vivre tout en gardant à l’esprit qu’il y en a d’autres plus difficiles, compliquées aussi.
- Pendant les méditations, mon attention est souvent portée sur mes préoccupations professionnelles (je précise que je suis alors en arrêt de travail pour burn-out et que j’envisage de démissionner de l’Education Nationale afin de me reconvertir dans je ne sais pas encore quoi…).
- Méditer ce n’est pas faire une expérience mais c’est une attitude : j’éprouve ce qui se présente à moi ; je ne cherche pas à vivre telle ou telle chose.
Je découvre, je m’ouvre à ce qui se présente.
- Je me gratte souvent, très souvent : ça me pique le visage, les cheveux et le haut du buste.
- Je veux souvent passer en premier (à la douche par exemple), être arrivée la première, être en avance (dans la salle de méditation par exemple), en tout cas à l’heure, pas en retard.
- Les difficultés de compréhension et de communication que je rencontre avec mon fils cadet viennent certainement de nos modes de pensées très différents.
- Je suis soulagée. Les pensées c’est OK. C’est comme l’audition, c’est un fonctionnement naturel. En bonne HPI, on m’avait tant répété « tu penses trop, arrête de réfléchir » et comme je n’y arrivais pas, je culpabilisais… Les zèbres ont un mental tellement performant… Il s’agit de jugements de ma part : « je me fatigue à penser tout le temps » et de la part des autres « tu es compliquée ».
- Je me raconte des histoires, c’est comme ça. C’est ok. Comme m’a dit Matthieu Lassagne (un coach parisien), pourquoi ne pas mettre ces pensées en actions.
L’idée ce serait aussi de mettre mes idées au service d’autrui qui en manque.
- Aujourd’hui, il pleut. C’est donc l’occasion d’observer la pluie, son bruit, les odeurs qui naissent quand elle est là. Pendant la marche en conscience, on peut se rappeler à la pleine conscience, à la présence en reprenant contact avec le sol.
- Concernant les pensées, le fait de les identifier permet de révéler leur présence et d’être à nouveau dans cet espace de liberté.
- Je me rends compte que j’aime m’occuper du linge (étendre, repasser) et de la propreté des lieux (balai, nettoyage).
- Je suis plutôt d’intérieur (manger et se reposer) même si l’extérieur m’attire et est nécessaire ( : cela a changé depuis, notamment avec les obligations de confinement et à mon éveil qui se poursuit ; le contact avec la nature me devient indispensable).
- Je suis plutôt solitaire même si altruiste et que le groupe m’intéresse.
- Je préfère l’activité que le repos.
- L’hygiène et le soin du corps comptent pour moi comme le confort et la tenue vestimentaire adaptée.
- Je suis assez frileuse et n’aime pas avoir froid. Je préfère avoir plus chaud que plus froid (cela aussi a changé depuis que j’ai découvert l’énergétique, le magnétisme), moins manger que plus manger, boire beaucoup.
- Au sujet des émotions : selon moi, parfois on n’intègre pas le positif car on se le refuse inconsciemment. Finalement, mon fils aîné du haut de ses 15 ans a déjà tout compris : il vaut mieux tout vivre même le négatif.
- Je comprends que vivre c’est gagner en discernement et en amplitude. Parallèle avec la quête du Graal (lu à l’envers c’est laarg…large…). Depuis quelques années je souhaite voir large (au sens d’ouverture d’esprit), vivre large (au sens d’harmonie).
- La liberté liée à la conscience d’être vivant.
- Ambivalence de l’existence : sa fragilité (elle ne tient qu’à un fil), son caractère éphémère (elle peut s’arrêter d’un instant à l’autre) et en même temps sa sacralité (elle doit être respectée et contient du divin dans sa nature même).
- Le silence et la lenteur sont des outils qui permettent l’accès à la pleine conscience mais peuvent ensuite laisser place au bruit et à la rapidité si la qualité de présence reste la même.
- Notre rapport au temps en est lui aussi inévitablement modifié.
- Ne pas provoquer ni attendre d’expérience(s) particulière(s) mais prendre chaque expérience, émotion, pensée qui surgit comme une opportunité de liberté et d’ouverture.
- J’ai une préférence pour les aliments mous qui ne nécessitent pas un rapport dur à la dent.
- C’est agréable de ne pas se soucier de son apparence.
- Souvent le fait de faire entrer de la parole, cela fait entrer de la confusion.
- Le but serait de se sentir à l’aise en toute circonstance. C’est ok. Au sens d’ouvert, curieux, face aux expériences de la vie. De se sentir vivant et reconnaissant.
- Vipassana = silence / moralité / don
- On devient responsable, maître de ses choix et décisions dans le respect de soi, des autres et du monde (au sens d’environnement) qui nous entoure.
- On gagne en lucidité et en ouverture.
- La confusion a donc été pour moi de vouloir trouver la zone de confort, sans douleur puisque je m’étais refusée sans doute avant cela à y goûter.
- J’aime sourire pendant la méditation, cela maintient mon attention (ou la fige).
Les troubles de la nourriture, du tabac ou même l’utilisation systématique des médicaments est en lien avec la saisie (vouloir trouver le plaisir, de se satisfaire : boulimie, tabagisme, alcoolisme) ou de blocage (anorexie, auto sabotage). Dans tous les cas, on veut contrôler.
Comparaison entre ce programme et le MBCT :
- Celui-ci est plus libre, ouvert car les méditations sont peu ou pas guidées.
- L’enseignement est plus précis quant à l’attitude à adopter.
- Il a été nettement libérateur concernant ma culpabilité et mon jugement à être dans la pensée et l’émotion
- Le MBCT propose une interaction un retour sur les pratiques. Vipassana souhaite certainement mettre à l’honneur l’ici et maintenant, seul, dans le silence. Dans ce cas, les entretiens en groupe n’ont que peu de cohérence, d’intérêt.
Bibliographie complémentaire :
Charles Genoud Méditations Bouddhistes « Au-delà de l’inquiétude et de la quiétude »
Christelle V.S.Marande, le 19 août 2021
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